Un article paru dans Le Devoir du 16 octobre dernier et contenant des propos assez alarmants de la ministre de l'Éducation à propos de la réforme et de la maîtrise du français par nos enfants m'a grandement interpelée. Alarmants parce que ce n'était pas un simple citoyen qui tenait ces propos, mais une personne occupant un poste de grande importance, soit celui de ministre de l'Éducation. En fait, c'est l'article tout entier qui m'a secouée. Courchesne craint la réforme au secondaire pouvait-on lire en grosses lettres. J'ai eu l'impression de lire de la désinformation plutôt que de l'information. «Tout est de la faute de la réforme!», pouvait-on en conclure.
C'est pourquoi je sautais pratiquement de joie ce matin en lisant l'article de Paul Inchauspé, Enseignement du français et réforme du programme d'études - De l'enseignant technicien au professionnel. C'était exactement le texte que j'aurais voulu écrire! En bref, il rappelle qu'avec la réforme, le temps accordé à l'apprentissage du français au primaire et au secondaire a été augmenté de façon importante. Il poursuit en explicant que le nouveau programme n'a jamais laissé tomber les connaissances. En réponse à la controverse autour des compétences, il écrit: «Ce sont là des savoir-faire intellectuels qui se développent par la pratique et se manifestent dans la mise en oeuvre. Il faut des connaissances, des règles et des stratégies, mais tout cela n'est véritablement acquis que si on est capable de les mettre en pratique.» Il finit son texte avec ce qui me semble le plus important, le fait que l'enseignant du XXIe siècle est un professionnel choisissant lui-même les moyens et non un technicien applicateur de procédures prédéterminées.
Bref, je vous suggère fortement de prendre le temps de lire ces deux articles et de vous faire votre propre opinion. J'espère qu'ils vous feront réagir autant que moi et j'ai hâte de lire vos commentaires!
3 commentaires:
L'article de M.Robitaille m'a également fait réagir... C'est malheureusement le genre d'opinion qu'on entend trop souvent sur la réforme par de gens qui n'y connaissent rien. Or, la ministre de l'éducation elle-même ne croit pas à la réforme. Quelle belle image!
Ce genre de situation me fait toujours penser que certaines personnes devraient venir faire un tour dans les classes au lieu de parler selon des chiffres. La réalité peut souvent aider à comprendre les chiffres...
Personnellement, la réforme, j'y crois. Si les enfants n'apprennent pas à utiliser leur connaissances, ils ne sauront pas à quoi elles servent et les oublieront... On ne sera pas plus avancé et les enfants non plus!
Le deuxième article est intéressant. Je trouve qu'il pose des questions et des pistes de réflexions sur lesquelles la Ministre devrait réfléchir avant de se prononcer en public et avant de vouloir tout changer...
Je n'aurais pas mieux dit que Jasmine. Parallèlement à cela, les éditoriaux sur la nouvelle grammaire me font également réagir.
J'écoutais l'émission de Gilles Proulx dans ma voiture l'autre jour. Il se dit défenseur de la lange française. Je trouve ça comique. Croit-il vraiment que les linguistes ayant mis sur pied cette réforme n'ont pas à coeur la langue française eux aussi?
Par rapport à la nouvelle grammaire, j'en ai entendu une bonne aux Francs Tireurs. Durant l'entrevue avec la ministre de l'Éducation, Patrick Lagacé s'offusquait du nombre effrayant de fautes de français commises par une cégépienne lors d'un examen de philosophie. «Définition, d apostrophe!» n'a-t-il cessé de clamer. Selon lui, c'était pratiquement un scandale que la réforme de l'école québécoise ait fait disparaître l'accent circonflexe! Je trouve désolant que des journalistes tombent dans le trop plein d'opinions en oubliant d'informer correctement leurs téléspectateurs. La nouvelle grammaire n'a rien à voir avec la réforme puisque c'est une décision de l'Académie française!
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